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Catégorie : histoire
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La colonisation de l'Algérie par les Français

Comme il a toujours été de tradition dans l'histoire de l'humanité, les motifs des puissances de s'engager dans des guerres sont le plus souvent dictés par des ambitions expantionistes ou pour l'accapparement de resources à coût réduit, ceci au prix de la liberté et la dignité des autres peuples. L'Algérie de par sa position géographique, son étendue, et les conditions climatiques qui y reignent a toujours suscité la convoitise d’autres nations autour du bassin méditérranéen.

  À commencer par les Phéniciens, et en passant par les Romains, les Vandales, et les Byzantains, les  Français, tels que leurs ancêtres de même foi, les Romains, avaient aussi des ambitions de faire de l'Algérie leur grenier, pour leur approvisionnement entre autres en céréales, olives et raisins. Il se montra plus tard que la terre de ce pays recelait non seulement de richesses cultivables à la surface de son sol, mais que même son sous-sol abondait d'immenses d'autres réserves, notamment en eau, des gisements de lignite et de différents minéraux, mais surtout du pétrole et du gaz.

  La version des historiens et des officieux en France des causes du débarquement des troupes de leur marine à Sidi Image Fredj (Sidi Feruch) le 14 juin 1830 est variée, mais il a souvent été de l’attribuer au célèbre incident, l'affaire de l'éventail, survenu à Alger entre Husseïn, le dey d'Alger, et Deval, le consul de France en Algérie. Selon une version, qui parait la plus vraisemblable, le dey, régent Turc de l'Empire Ottoman en Algérie, se serait emporté à la suite d’une discussion avec le consul français et lui aurait porté trois coups de chasse-mouches au visage. L'incident eut lieu le 30 avril 1827, et la discussion entre les deux hommes portait sur des dettes antérieures dûes à l’état Algérien lors du blocus Anglais. Le roi Charles X, à la popularité en baisse, en trouva parait-il un prétexte pour ordonner à une flotte composée de 675 bâtiments, et transportant 37.000 hommes (pratiquement toute la marine française de l'époque) de débarquer sur la bande cotière de la "Barbarie" (telle qu'on appelait en ce temps la rive méridionale de la Méditérranée). Après un siège qui dura plus d'une vingtaine de journées la forteresse d'Alger succomba à l'invasion des Francs le 5 juillet 1830, et le dey d'Alger fut donc contraint de signer l'accord de soumission (il serait bien de rappeler qu'Alger comptait à cette époque quelque 30.000 habitants).


  Le général Bugeaud (1784-1849), envoyé pour la première  fois en Algérie Image en 1836, est considéré Image comme l'ingénieur de la systématisation de la conquête militaire de l’Algérie. Bugeaud est nommé par le ministre Thiers comme gouverneur général de l'Algérie en 1840, et son discours aux militaires français dès son arrivée à Alger, le 22 février 1841,  donne un avant-goût de la politique répressive qu'il allait mener contre les régions toujours insoumises de la colonie à sa garde. Bugeaud signe le 30 mai 1837 avec l'Émir Abdel-Kader (1807-1883) le traité de la Tafna de par lequel la France, semble-t-il, faisait plusieurs “concessions” importantes à l’Émir, parmi lesquelles la reconnaissance de la France de la souveraineté de l’Émir sur près des deux tiers du territoire de l’Algérie. Les combats reprirent cependant à nouveau après près de deux ans de trêve. L’Émir envahit donc la Mitidja en 1839 et une grande guerre s’ensuivit avec près de trois ans de combats. l'Émir, entre autres, trahi par quelques uns des siens, sa smala (une ville de tente habitée par 20 000 à 60 000 habitants qui se déplacent avec les troupes régulières de l’Émir) est prise de surprise le 27 mai 1843 à Taguin (actuellement ? au sud d'Alger) par les troupes du duc d’Aumale (Henri Eugène Philippe Louis d’Orléans, 1822-1897, cinquième fils du roi Louis-Philippe Ier).



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  Pendant ce temps, en juillet 1843, le général Bugeaud est élevé au rang hautement honoraire de maréchal de France, après quoi il obtient directement la permission d'attaquer le Maroc qui soutenait l'Émir dans sa fuite.

   Le 27 février 1847, deux des lieutenants de l'Émir Abdel-Kader des noms Bensalem et Belkacem (ou Kaci) présentent leur soumission au duc d’Aumale. Quelque peu plus tard l’Émir traqué partout, entre autre lors de sa fuite au Maroc, se réddit à son tour le 23 décembre 1847 au duc d’Aumale qui peu avant est nommé gouverneur général de l’Algérie.


Le nom d'Aumale

  À son retour d’expédition, le duc d’Aumale en guise de reconnaissance et d'honeur, obtient donc par décision ministerielle du 15 novembre 1846 que son nom soit utilisé comme nouvelle nomination officielle de la ville de Sour El Ghozlane. Le duc d’Aumale par ordonnance du 11 septembre 1847 est ensuite élevé à la fonction de gouverneur général de l'Algérie, poste qu'il prendra le 5 octobre suivant.
 
  Le 14 octobre 1846, le colonel Ladmiraul fut nommé commandant supérieur du cercle d'Aumale avec le capitaine Ducrot comme chef des affaires indigènes et le lieutenant Beaulprêtre comme adjoint devenu plus tard la terreur des Arabes.

  En 1848. le gouverneur de l'Algérie, Marey Monge, en souvenir de la création de l'église Sainte Julie d'Aumale, fit après une cérémonie imposante, graver sur une pierre qui se trouve aujourd'hui à gauche en entrant dans la nouvelle église, l'inscription suivante : ARMEE D'ALGERIE DIVISION D'ALGER SUBDIVISION DE MEDEA CERCLE D'AUMALE MAREY MONGE GOUVERNEUR GENERAL CARBUCCIA COLONEL COMMANDANT SUPERIEUR FETET CHEF DU GENIE 12° D'ARTII.JLERIE, 3°GENIE EGLISE SAINTE-JULIE D'AUMALE PAUL EVEQUE D'ALGER LASSERE CURE 1848





Liens et Bibliographie:

HISTOIRE DES COLONIES FRANÇAISES ET DE L'EXPANSION DE LA FRANCE DANS LE MONDE. Tome II: L'Algérie. A. Bernard, 1929.

Abd El Kader - Bugeaud - Algérie
, trois articles de Karl Marx et Friedrich Engels pour The New American Encyclopaedia, écrits en 1858.


18 juin 1845 : « Enfumades » de la grotte de Ghar-el-Frechih (Algérie) sur le Calendrier des crimes de la France outre-mer de Jacques Morel.

Cazelles R., "Le duc d'Aumale, prince aux dix visages", Paris, Jules Tallandier, 1984 (Neuauflage 2004; ISBN 2235016030).
 
Géographie de l'Algérie. A. Fillias, 5eme Edition. 1886.
 Les 12 Cahiers du Centenaire de l'Algérie. Edité par le Comité National Métropolitain du Centenaire de l'Algérie en 1930.

GÉOGRAPHIE MILITAIRE. TOME VI: ALGÉRIE ET TUNISIE. G. L. Niox, 2eme Edition, 1890.