La faune de la région de Sour El Ghozlane, quoique limitée en nombre d’espèces qui y évoluent, garde cependant en général ce caractère qui est typique à celui de l’Afrique du nord. Il existe certes certaines espèces animales qui trouvent dans la région de Sour El Ghozlane des conditions climatiques plus favorables à leur continuation que dans d’autres régions de l’Algérie, mais il n’est pas aisé d’isoler en soi une espèce animale qui fasse le sceau spécifique à la région de Sour El Ghozlane. Même si le nom de la ville fait allusion à l'existence, certainement dans des temps déjà révolus, de gazelles (« ghozlane » est bien en langue arabe la forme au pluriel du mot « ghazal »,  singulier de gazelle), cet élégant animal n'existe maintenant que par des spécimens nombrables vers les régions plus au sud de l'Algérie. Il existe outre celà des vestiges témoignant de la prospérité dans la région de Sour El Ghozlane d'une faune bien étendue et variée.

Le climat chaud et sec de Sour El Ghozlane favorise la reproduction et multiplication de plusieurs reptiles parmi lesquels on peut citer plusieurs espèces de lézards (zermoumiya ou zerzoumiya en dialecte local). Ces animaux sortent souvent au printemps de leur refuge en quête de soleil, ou cherchant l'humidité des roches pendant l'été.Image Les lézards bien qu'ils éveillent chez la plupart d’entre nous un sentiment de répulsion sont le plus souvent inoffensifs. Ils remplissent même une fonction bénéfique pour l’humain puisqu’en se nourrissant d’insectes ils deviennent des prédateurs efficaces des animaux propagateurs de pestes. L’espèce de lézard peut être la plus spécifique aux régions de Sour El Ghozlane est le lézard des murailles (Podarcis muralis, selon la classification de Laurenti, le médecin et zoologiste autrichien qui fut le premier à définir la classe des reptiles dans le règne animal). Aussi plus communément connu sous Imagele nom de lézard gris, ce genre de lézards connaît une très grande variabilité d’écaillure et de couleur, ayant parfois le dos brun clair ou même verdâtre, mais avec un ventre de couleur toujours claire. Une propriété de ce lézard est que sa queue est facilement cassable, et comme elle continue à bouger même après son détachement du corps de l’animal elle constitue un leurre permettant au lézard de fuir l'attaque de prédateurs.

  Le caméléon (têta) est aussi ce reptile appartenant aux familles de lézards les plus connues. Le mot caméléon veut dire en grec « lion de terre » (des mots grecs chamai, terre et leon, lion). Ce reptile est plutôt connu pour sa faculté de changer la couleur de sa peau, mais aussi d’orienter ses yeux indépendamment l’un de l’autre. Les caméléons ont en commun ces propriétés qui sont la structure de leurs pattes (composées de deux « doigts » chacune), les yeux (les paupières supérieure et inférieure sont soudées l’une à l’autre, et le mouvement indépendant et simultané des yeux permet au caméléon de voir en mode « stéréoscopique » tout autour de soi-même), ils sont dépourvus d’oreilles, donc sourds, et leur langue est de longueur remarquable (selon certaines croyances archaïques le caméléon est sensé avoir quelques facultés surnaturelles et est utilisé par quelques sorciers pour divers sacrilèges).

  La couleuvre est  aussi une habitante des crevasses et fissures entre roches au milieu des bois entourant Sour El Ghozlane. La couleuvre est en général ce Imageterme désignant plusieurs espèces de serpents non venimeux, avec souvent allusion à la couleuvre Imageverte (Opheodrys vernalis). Comme ce reptile se nourrit essentiellement de petits batraciens et de souris, la couleuvre se tient donc souvent près des cours d'eau pour chasser les grenouille (genre Rana) souvent de son espèce commune comme c'est le cas de toute l'Algérie. Les serpents à morsure venimeuse, tels que vipères, sont quasi introuvables autour de notre ville. Le serpent (Hnêch, en dialecte algérien) a  toujours fait le symbole de divers mythes chez différentes civilisations, et a souvent symbolisé la tentation chez les Chrétiens. En Egypte il ornait la couronne des pharaons et était le symbole d’un ennemi mortel, de même qu’il l’était aussi chez les Grecs. En Inde, le pays des serpents, on trouve souvent le cobra enlacé sur le cou des dieux Indoux Shiva et Vischnu, et les femmes versent bien du lait sur les serpents pour accalmer leur courroux, bien que le lait n'est pas trop apprécié de ces reptiles.

  On trouve aussi diverses espèces d’araignées (r'tila au singulier) en totalité non venimeuses (des quelques 200.000 espèces d’araignées que l’on estime exister sur terre seulement 150 espèces sont venimeuses dont 40 sont classées comme dangereuses pour l’être humain, et celles-ci se distinguent souvent par leur taille et/ou la pelure de leur corps). Dans les régions entourant Sour El Ghozlane, la seule espèce d’araignées qui puisse être vue comme relativement nuisible est celle de la tarentule (de référence à Tarente, une région en Italie) dont la morsure est douloureuse, mais pas dangereuse.

  Le hérisson (guenfoud en arabe algérien) d’Afrique du Nord, Erinaceus Paraechinus, de ses trois différentes espèces Imageest aussi familier des bois autour de Sour El Ghozlane (le mot hérisson vient du latin ericius). Ce petit mammifère omnivore, au dos épineux (les piquants ne sont en fait que des poils creux transformés, et poussant par trois de la peau de l’animal) est considéré comme l’auxiliaire du jardinier puisque généralement il se nourrit des nuisibles de jardin (limaces, escargots), mais aussi d’araignées, de limaces et de chenilles, donc assainit nos jardins de ces créatures destructrices des légumes et des fleurs.

  L’animal le plus dangereux pour l’être humain dans les environs de Sour El Ghozlane reste cependant le scorpion (Euscorpius). Cet animal à grande résistance (il résiste au froid comme à la chaleur, de même qu'aux radiations nucléaires, 600 fois plus la dose tolérée par l'être humain puisqu’on l’a vu survivre les radiations résultant de tests nucléaires effectués par les Français au Sahara). Cet animal, doté d’une capacité d’adaptation remarquable et pouvant survivre les pires famines et sécheresses (avec un jeûne de plusieurs mois des fois!) est en fait existant sur tout le territoire de l’Algérie, mais sa présence se fait de plus en plus Imagenotable plus on se déplace vers le sud du pays. A Sour El Ghozlane le scorpion (3agrab) marque sa présence surtout pendant l’été où il sort pour chasser. Il se reproduit et guette sa proie de sous les roches, donc il est conseillé de ne jamais manipuler ou soulever de la main les pierres de taille plus ou moins grande sous risque de troubler la quiétude de quelque scorpion. Le mythe du scorpion suicidaire: une croyance assez répandue dans les régions où sévit le scorpion est que cet animal « commet un suicide »  en se piquant de son dard et s'injecte ensuite de son venin quand  il se trouve au centre d'un cercle de feu. Ceci ne peut être possible puisque l'animal ne peut se tuer de son propre venin, ni du venin d'un autre individu de la même espèce (sauf si le venin est injecté directement dans le ganglion nerveux du scorpion). Ce mythe, souvent crû donc à tord, est attribué au fait que le scorpion étant un animal à sang froid (poïkilotherme ou hétérotherme, en termes plus scientifiques) son corps subit des défaillances métaboliques considérables quand il devient exposé à une chaleur extrême. De ce fait le scorpion se recroqueville en convulsions incontrollables donnant l'impression qu'il cherche à se tuer en se piquant de son aiguillon venimeux.

  Le sanglier d'Afrique du Nord, d'Europe et d'Asie (Sus scrofa, selon la classification du savant naturaliste suédois Linné,Image 1707-1778) est considéré comme l’ancêtre sauvage du cochon et est aussi assez familier dans les brousses et bois tout autour de Sour El Ghozlane. Cet animal qui régulièrement se déplace en compagnies ou hardes d’environ vingt individus peut peser jusqu’à 200 kg (des fois même jusqu’à 300 kg). D’habitude, le sanglier est nocturne, pour éviter d’être détecté par les chasseurs, et comme il est omnivore il se nourrit de presque tout ce qui lui passe sous le museau, des fois même d’agneaux et de faons, et peut donc causer beaucoup de dégâts aux terres et biens des agriculteurs. Utilisation commerciale: le poil du sanglier était autrefois utilisé pour fabriquer les brosses à dents. Ceci fut jusqu'en 1930 année où l'on commença la production de matériaux synthétiques. Le poil utilisé pour la brosse à dents provenait de la région du cou du sanglier, mais comme la brosse était d'habitude tendre, ce n'était pas le meilleur moyen utilisé pour l'hygiene orale puisque la brosse ne séchait pas rapidement et rassemblait les bactéries.


   La volaille de basse-cour et les oiseaux

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Liens utiles et Bibliographie

Un site avec des liens scientifiques intéressants sur le scorpion (en anglais)

A propos de morsures et piqûres