De par sa position relativement élevée par rapport au niveau moyen de la mer (832m), le climat de Sour El Ghozlane (SEG) est quelque peu différent de celui des zones cotières de l’Algérie. Étant donc située au nord des deux chaines montagneuses de l’Atlas, le Tellien et le Saharien, SEG bénéficie du souffle des vents septentrionaux doux et humides de la Mitidja (BaHri) et celui des vents chauds et secs venant du désert (Ch’heïli). L’hiver à SEG est le plus souvent quelque peu rude s’ensuivant d’un printemps marqué par un gel matinal assez inconfortable pour ceux qui n’en sont pas habitués. L’été est chaud et sec, marqué vers sa fin de périodes orageuses avec des pluies parfois torrentielles. Ce climat fait donc que certaines espèces végétales qu’on trouve plus au nord de l’Algérie ne trouvent pas les conditions favorables à leur croissance, voire même parfois leur survie, dans la région de SEG. Par contre d’autres espèces du règne végétal y trouvent un milieu idéal pour leur épanouissement et leur multiplication.

Des espèces d’arbres assez fréquentes aux environs de SEG on trouve divers conifères, ces arbres aux feuilles aiguillées, une particularité leur évitant une évaporation rapide de l’eau qu’elles contiennent pendant la saison chaude. De ces espèces d’arbres, celles qu’on trouve les plus répandues sont le pin commun (snawbar) ainsi que le pin de la Méditerranée, mais aussi celui d’Alep et le cèdre de l’Atlas. On trouve aussi du sapin, mais assez rarement, puisque les étés chauds et secs font à ce type de coniferes un environnement non favorable à leur croissement. Outre celà la région de SEG a vu durant les quelques dernières décennies des essais de plantations de diverses autres espèces d’arbres en particulier celle du cèdre du Liban.

Parmi les autres espèces d’arbres à présence assez fréquente dans la region de SEG et poussant plutôt Imagenaturellement on note aussi le chêne (famille des fagacées, genre quercus) à gland, et le chêne vert, typiques aux regions méditerranéennes. Cet arbre Imagebien que apprécié pour l’oeuvre de son bois, n’est cependant toujours pas exploité dans quelque industrie, par exemple celle du meuble. Avant la venue des colons français et durant leur présence dans ce que fut nommé Aumale le bois du chêne était surtout recherché par les charrons pour la fabrication et la réparation de charrettes, mais il était aussi utilisé pour le chauffage des maisons et pour la cuisson avant la vulgarisation du pétrole et du gaz pour l’usage domestique. On trouve aussi répandus avec abondance dans les forêts avoisinnant la ville de SEG les arbustes de chêne sauvage (kerrouch), et dont la hauteur habituellement ne dépasse pas les quelques 2,0 mètres. Une autre espèce de chêne, aussi bien connue des rives de la méditerrannée, est le chêne liège, mais de par le fait que cet arbre exige un climat plutôt humide et tempéré pour sa croissance optimale il n’est donc trouvé que par quelques specimènes isolés ou en arbres rassemblés en éparses dans la région de SEG. La qualité du liège de ces arbres n’est cependant pas aussi élevée que celles des plantations renommées qui se trouvent plus au nord, telles que celles de Jijel par exemple, d’où le désinteressement de sa culture dans notre ville. Une autre variété de chêne, l’existence duquel étant également  répertoriée par les anciens de la ville est celle du chêne zen. 

 Aux bords de l’oued Lekhal, ainsi que de ses affluents et de ceux d’autres cours d’eau il est aisé d’observer la présence du peuplier (Populus, en arabe “safsaaf”), surtout le blanc, au tronc mince, et qui peut s’élever remarquablement haut, ainsi que le tremble (tremulus) aux feuilles légères et qui s’agitent à la moindre brise. On trouve aussi bordant ces cours d’eau des exemplaires de saule pleureur, ainsi que l’arbuste du laurier rose, égayant de ses fleurs une grande période des saisons du printemps et de l’été. Les feuilles persistantes de cet arbuste au goût extremement amèr (un dicton du terroir utilise cette plante pour décrire l’amertume d’un fruit ou d’un met) sont venimeuses (il est dit qu’une seule feuille suffirait pour empoisonner une personne adulte). Dans l’antiquité, le laurier (pas le rose !, ran’d en arabe) était utilisé comme symbole de la victoire, et les Romains décoraient d’une couronne de feuilles de cette plante la tête de leurs chefs militaires au retour d’une expedition victorieuse. L’arbre quant à lui orne les trottoirs de plusieurs des rues de la ville, notamment l’avenue principale, et a pour fonction majeure d’abriter de son ombrage les passants ou les habitués des terrasses des cafés durant la saison chaude. Cet arbre, surtout commun en Europe occidentale, fut probablement planté par les Français lors de leur présence en temps de colonisation. Des arbres géants il faut aussi nommer le frêne (fraxinus), la hauteur duquel peut atteindre les 40 m, ainsi que l’eucalyptus (globulus). Cet arbre, originaire d’Australie, a besoin de quantités d’eau immenses pour sa croissance, et est ainsi réputé pour son efficacité dans l’assèchement des terres marécageuses. C’est aussi aux Français que revient la reconnaissance pour l’introduction à grande échelle de cet arbre en Algérie, une enterprise qu’ils entamèrent déjà dès les premières décennies de leur installation. Bien que dans son milieu d’origine l’eucalyptus peut atteindre des hauteurs avoisinant les 100 m, il est très rare que les espèces croissant en Algérie dépassent la limite d’autour 40 m environ de hauteur.

   Fiche supplémentaire sur l'eucalyptus L'eucalyptus est un arbre originaire d'Australie où l'on commença sa production commerciale en 1860 dans l'état de Victoria. Les aborigènesImage l’utilisaient pour activer la cicatrisation et la guérison de leurs blessures. On a recensé plus de 700 espèces de cet arbre dont certaines se sont avérées très utiles pour la médecine. L'eucalyptus fut introduit en Europe à la fin du XVIIIème siècle et est utilisé pour assainir les zones marécageuses. Ses vertus médicinales furent aussitôt exploitées. Les arbres d’eucalyptus peuvent atteindre 100 m de hauteur et forment d'immenses forêts qui, aperçues de loin par les premiers explorateurs de l'Australie, firent surnommer l'île-continent " le pays des brouillards bleus ". De la même façon, on le nomme parfois sous nos climats le " gommier bleu ".

L'eucalyptus entre dans la composition de nombreux produits contre les rhumes, les problèmes respiratoires et musculaires: c'est un antiseptique général. L'huile essentielle d'eucalyptus est très utilisée comme antiseptique respiratoire car elle agit sur les bactéries (streptocoques, pneumocoques, colibacille...), éloigne les moustiques et est un excellent stimulant immunitaire.

Il y’a aussi de l’acacia (sant, donnant du mimosa) et on trouve de l’olivier (famille des oléacées), mais surtout de son espèce sauvage. Des études sur les vestiges datant de l’époque romaine témoignent cependant de l’existence d’oliveraies bien prospères dans les champs avoisinant l’ancienne cité d’Auzia avec des presses (maâsra) pour presser le fruit de l’olivier et en extraire l’huile d’olive au goût exquis. Ceci atteste de la prévalence en ces temps-là de conditions climatiques plus douces que celles qui règnent de notre temps. Cet arbre, bien spécifique au bassin méditerranéen, peut vivre plus de mille ans et le rameau d'olivier était dans l’antiquité l’emblème de la fécondité et symbolisait la paix et la gloire.

Des plantes odoriférantes on trouve le thym (zaâtar) tant sous ses diverses formes domestiques que celle sauvage (serpolet), l’absinthe (chiiH), le romarin (rosmarinus, rosée de la mer, en arabe “marramiya” ou “klil ledjbel”), l’aubépine (zaârour) et l’églantier (nisrin), ces arbrisseaux épineux de la famille des rosacées aux fleurs de couleur le plus souvent blanche (d’où aubépine composé d’alba, “blanche”) mais parfois aussi rose, ainsi que le genêt (wazzaal). Le long des cours d’eau pousse naturellement une forme de menthe forte, le pouliot (fliou), utilisé comme condiment dans les sauces à base surtout de pommes de terre, ainsi que la timersat très apprécié pour son gout en mixture avec la pâte de pain de galette (khoubz f’tir).

Fiche supplémentaire sur le thym. On dénombre près de 350 espèces différentes de thym Imagerépandues en Europe, en Afrique du Nord et en Asie. Le thym commun, (thymus vulgaris) ou thym du jardin est le plus connu, mais il y'a aussi le thym citron (thymus citriodorus) ainsi que le thym sauvage, ou serpolet (thymus serpyllum). La principale huile essentielle du thymus vulgaris est le thymol. C'est une huile connue surtout pour son action antibactérienne, antiseptique et antifongique, ainsi qu'elle est utilisée comme agent stabilisant dans les préparations pharmaceutiques. Le thymus serpyllum est quant à lui considéré comme une source de nectar importante pour l'abeille à miel. Avec les autres plantes condimentaires que sont la marjolaine, l'origan, le romarin et le basilic, le thym est un élément essentiel du bouquet garni, et des herbes de Provence (on inclut parfois même des du cerfeuil, de l'estragon ainsi que de la livèche). Le thym doit être ajouté tôt pendant la cuisson pour lui donner le temps de dégager ses huiles aromatiques.
   Les Égyptiens et les Étrusques utilisaient le thym mélangé à d'autres ingrédients pour embaumer leurs morts. Les Grecs en brûlaient devant l'autel de leurs dieux, les places publiques et les riches demeures (thymus signifie bien «parfumer»); ils en mettaient aussi dans leurs plats ; ils le considéraient outre celà comme une source de courage, et durant le moyen age on en mettait sous l'oreiller pour aider au sommeil et chasser les cauchemars. le thym était aussi utilisé à profusion comme parfum stimulant que les Grecs dès l'antiquité en versaient dans leur bain ou dont ils s'oignaient le corps. La légende veut que le thym soit né des larmes de la belle Hélène. Les Romains quant à eux en faisaient de nombreuses sortes de cosmétiques.

  De par sa situation élevée par rapport au niveau de la mer et la rigueur de ses hivers, la région de SEG ne peut être idéale pour la culture de la vigne. A ceci il faut ajouter le gel matinal du tôt printemps qui peut endommager les bourgeons fragiles de la vignoble. Toutefois, si la vigne donne des fruits d’assez bonne qualité mais en faible quantité, ce n’est que dans les régions en cuve ou celles situées à l’abri du vent.


Bibliographie et liens utiles:

Un site intéressant sur le thym (en anglais)

La page de l'Eucalyptus (en anglais)